Après deux prorogations des élections législatives et communales, les Camerounais devront aller aux urnes en février 2020 pour ces deux scrutins. Mais la tenue effective de ces élections fait toujours débat.
Le mystère sur la tenue ou non des élections législatives et municipales de 2020 demeure toujours tant au sein des acteurs politiques que dans l’opinion publique. Après que le régime du Président Paul Biya a annoncé le report pour faute de troubles sécuritaires et manque de moyens financiers adéquats, les acteurs politiques, surtout de l’opposition entendent soit empêcher le scrutin ou le boycotter purement et simplement.
Des formations politiques avaient déjà critiqué et dénoncé vertement la politique sécuritaire du régime en place quant à la crise sociopolitique qui secoue depuis des mois le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays. A l’instar de ces acteurs, le parti de l’opposition, tête de pont de cette classe politique, le Social democratic front (SDF) a donné de la voix au sujet de ces élections.
« Si les élections sont convoquées et se tiennent dans ces circonstances, le SDF ne participera pas car ces scrutins conduiront inéluctablement à la division définitive du pays en deux entités territorialement distinctes », a fait savoir dans un communiqué le parti-leader de l’opposition camerounaise. Cette situation préoccupe tellement les responsables de cette formation politique qui annoncent que leurs élus parlementaires boycotteront également la session de novembre prochain tant au niveau de l’Assemblée nationale qu’au Sénat.
Le gouvernement, de son côté, n’entend pas reculer face à ce qu’il appelle un chantage politique. Mais visiblement, la montée des actes terroristes et d’insécurité dans ces régions « à risque » semble corroborer ces écrits de la formation politique de l’opposition. Le scrutin s’annonce certes problématique, mais pourrait toujours se tenir si le gouvernement « accédait », suivant le communiqué, aux exigences des partis de l’opposition. Ces derniers ont d’ailleurs exhorté le Président de la République, Paul Biya, à assurer un retour à la normale pour une unité nationale au plus vite.