Suite à une requête introduite par le sieur Algoni et fondée sur un rapport d’experts indépendants de l’ONU, la Cour Constitutionnelle centrafricaine a destitué le député du 3ème arrondissement de Bangui, Abdoul Karim Meckassoua. Celui-ci est reconnu coupable d’être l’un des instigateurs de la rébellion de la coalition des patriotes pour le changement (CPC)
Par Gloria R. DOSSOU
La nouvelle est tombée ce jeudi 12 Août 2021. La Haute juridiction a prononcé sa décision au cours d’une audience publique tenue à son siège à Bangui, la capitale centrafricaine. Il est reproché au député d’être complice de la rébellion menée par la coalition des patriotes pour le changement (CPC) depuis le mois de décembre dernier. Il est également reconnu coupable du retour en cachette de l’ancien Président de la République et chef de la CPC, François Bozizé, en terre centrafricaine bien que celui-ci soit sous sanction onusienne.
« Considérant qu’au nomment où la Cour rendait sa décision le 29 juin 2021, elle n’avait pas connaissance du rapport des experts du Conseil de sécurité de l’Onu et l’avis de poursuite judiciaire du cabinet d’instruction N°1… qu’ainsi le moyen soulevé étant d’ordre public, il y a lieu d’invalider les résultats obtenus par Méckassoua Abdou Karim aux élections législatives partielles du 23 mai 2021 et de prononcer sa déchéance conformément aux dispositions de l’article 141 du Code électoral » a déclaré Jean Pierre Waboé, vice-président de la Cour constitutionnelle lors de l’audience. Par la même occasion, la Cour a déclaré élu, le candidat Ibrahim Ould Al Hissen Algoni qui a obtenu 1302 voix, soit 38,38% lors de ce scrutin. Mais pour l’avocate du député déchu, Abdoul Karim Meckassoua, cette décision est une forfaiture.
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« Monsieur Algoni a saisi la cour constitutionnelle d’une requête qui a été examinée sur toute ses coutures, et cette requête a été rejetée dans le délai constitutionnelle. Aujourd’hui hors délai, et sous le prétexte de l’institution qu’ils relèvent par la compétence de laC, et le terme même est illégal en ce qui concerne un député, vous venez d’assister à ce que j’appelle une forfaiture. Vous venez d’assister à une Cqui s’est fait hara kiri, se privant des privilèges prérogatives que la Constitution elle-même lui attribue. Constitution votée par voie de référendum majoritaire où le peuple centrafricain s’exprimait. Aujourd’hui, c’est très grave. Même n’importe qui peut remettre en question une décision de la Cour Constitutionnelle », a désole maître Arlette Sombo Dibélé, avocate de Abdoul Karim Meckassoua à sa sortie d’audience.
Réélu député dans le 3ème arrondissement de Bangui, à la suite des élections partielles du 23 mai 2021, Abdoul Karim Meckassoua était menacé de destitution depuis le mois de juillet dernier. Son challenger Ibrahim Hissen ALGOUNI devient ainsi le nouveau député de la deuxième circonscription du troisième arrondissement.