Les parlementaires nigérians se sont retrouvés ce lundi 21 décembre 2020 à l’Hémicycle. Au menu des échanges, l’examen et adoption du budget de l’institution. Au terme des travaux, le projet de budget est adopté à l’unanimité.
En ce qui concerne le budget général de l’Etat, les députés ont approuvé la somme de de 13,58 billions de nairas pour l’exercice 2021. Mais c’est après qu’ils ont augmenté de 505,6 milliards de nairas sur les 13,08 billions de nairas présenté par le président Muhammadu Buhari en octobre.
Les deux chambres du parlement, après étude du rapport de leurs commissions des crédits, ont également approuvé la somme de 496,5 milliards de nairas pour les transferts statutaires; 5,6 billions de nairas pour les dépenses récurrentes; 3 300 milliards de nairas pour le service de la dette et 4,1 billions de nairas pour la contribution au Fonds de développement pour les dépenses en capital.
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Cette augmentation du budget de l’Etat a fait réagir certains experts et spécialistes de la fiscalité. Pour ces experts, il y avait des perspectives positives dans les projections, mais le gouvernement fédéral doit être méticuleux dans l’utilisation des ressources. Il doit exécuter des projets viables qui amélioreraient la vie des citoyens. Et pour se faire, ces spécialistes ont appelé le gouvernement à surveiller de près les agences génératrices de revenus. Aussi, doit-on bloquer les fuites à tous les niveaux.
Dans son speech, le président du comité sénatorial des crédits, le sénateur Barau Jibrin (APC, Kano), a déclaré qu’il y avait eu réception tardive d’une demande de dépenses pour la mise à l’échelle du Programme national d’investissement social (NSIP) de l’exécutif s’élevant à N365 milliard.
Mustapha Hussain Olarewaju, associé directeur, PDG de Mhoa & Co Chartered Accountants, Abuja, a déclaré que le budget de 13 500 milliards de nairas adopté est ambitieux, louable et capable de stimuler le développement du Nigéria s’il est correctement mis en œuvre. Il a toutefois déclaré que la réalisation de l’objectif de recettes et le service de la dette étaient de graves sujets de préoccupation susceptibles de limiter le budget.
De son côté, le Directeur général du LCCI, le Dr Muda Yusuf, a félicité l’Assemblée nationale d’avoir adopté le budget avant la fin de l’année. Il affirme qu’elle avait démontré son engagement à revenir au cycle budgétaire de janvier à décembre. Selon lui, si cela se maintient, le niveau d’incertitude autour des crédits annuels et des opérations fiscales du gouvernement sera réduit.
Le directeur du Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques de l’Université de Lagos, le professeur Ndubuisi Nwokoma, dans sa réaction au passage du budget l’a décrit comme un simple rituel pour le fonctionnement du gouvernement.
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Pour lui, ce gouvernement actuel n’a pas été réaliste avec la budgétisation. Aucun des budgets n’a fonctionné de 2015 à ce jour. Dès le départ, ce gouvernement a déclaré vouloir archiver une structure budgétaire 60/40 capital-dépenses récurrentes, cela ne s’est pas produit.
Mais malgré ces observations, le gouvernement fédéral se dit confiant de la bonne exécution des activités inscrites pour ce budget de l’Etat à compter de janvier 2021.