Le Parlement de jeunesse est une instance qui est essentiellement consacrée aux jeunes. Outre sa mission relative aux traitements des questions touchant la jeunesse, il a également d’autres rôles sur le plan national. Pour plus d’éclaircissements par rapport aux rôles du Parlement des jeunes et sa collaboration avec les parlementaires séniors, Merveille Sagbohan d’Hémicycle d’Afrique a reçu Aimée Ahomadiganhou, président du Parlement des jeunes du Bénin (Pjb). Interview.
Hémicycles d’Afrique : Que connaître du parlement des jeunes du Bénin?
Aimée Ahomadiganhou : Le Parlement des jeunes est un cadre institutionnel, né dans le but de former les jeunes à l’activité parlementaire. Au Bénin, nous avons eu officiellement la première mandature du Parlement des jeunes du Bénin (Pjb) avec la décision 2014-15/Assemblée nationale/SGA/Président/CCIP du 1er septembre 2014, portant création du Pjb ; c’était sous l’égide du président de l’Assemblée nationale d’alors, Mathurin Coffi Nago. La mandature du Pjb est de 3 ans. Le Pjb regroupe des jeunes de 18 à 23 ans révolus au 31 décembre de l’année en cours. La 2ème mandature a commencé en 2017 pour finir en 2020. Nous sommes donc à l’ère de la 3ème mandature (2021-2024). Et la nouveauté est que Louis Vlavonou, actuel président du Parlement a complété l’ancienne décision, celle de 2014 à travers la décision 2021-065/Assemblée nationale/Président/SGA/CCIP du 1er juin 2021 portant non seulement création du Pjb, mais complétant avec la sélection des membres et le fonctionnement dudit Parlement.
Le Pjb entend défendre la jeunesse sur tous les plans quel que soit le secteur (santé, environnement,…), promouvoir la démocratie (les droits humains), et œuvrer pour la bonne gouvernance à la fois locale et au niveau national comme international, faire des propositions de lois, des plaidoyers, des recommandations à l’égard des institutions républicaines, non seulement législatives mais aussi gouvernemental. Le Pjb peut également opiner sur des questions touchant la vie publique, politique, à la fois nationale qu’internationale.
HA- : Comment se présente la collaboration avec le Parlement des séniors ?
A.A : Je dirai au nom de tous les collègues et au nom de l’institution qu’avec la nouvelle décision, celle de 2021-065/Assemblée nationale/Président/SGA/CCIP du 1er juin 2021, nous avons la possibilité de mieux collaborer avec les séniors. Ceci parce que les jeunes parlementaires sont sélectionnés par circonscription électorale. Ce qui fait qu’au sein d’une circonscription électorale, nous avons le même nombre de députés séniors que de jeunes parlementaires. Cela permet de renforcer la collaboration au cours de certaines activités et pour des propositions de loi, nous sommes considérés comme des intermédiaires, des canaux par lesquels le suivi peut se faire et peut aboutir. Ainsi donc, la collaboration est plus ou moins bonne ; il est vrai qu’il peut y avoir quelques quiproquos mais les dispositions sont prises pour que tout ce que nous proposons soit accepté dans la mesure du possible.
HA : D’où proviennent les fonds de fonctionnement du Parlement des jeunes ?
A.A : Le Parlement des jeunes reçoit des subventions à la fois de l’Assemblée nationale, qui met à sa disposition des Partenaires techniques et financiers (PTf) afin de mener à bien ses activités. Donc, le Pjb reçoit l’appui technique de l’Assemblée nationale et qui le branche aussi aux partenaires techniques et financiers dans le but d’améliorer sa visibilité et de mener à bon escient ses activités. Et nous avons l’ambassade des pays bas, le Royaume uni et l’Unicef, l’Unesco, le Pnud et d’autres organisations qui nous soutiennent aussi.
HA : Les jeunes béninois peuvent-ils venir saisir le Pjb ? Si tel est le cas, en recevez-vous depuis votre installation ?
A.A : Il faut d’abord comprendre que nous avons un siège mis à part celui de l’Assemblée nationale sis à Porto-Novo. Il s’agit du secrétariat permanent qui est transféré à l’Institut parlementaire du Bénin (Ipab), à Ganhi. Là, nous recevons des membres de la société civile et des plaintes de part et d’autre (Ong, jeunes,…). Ceci parce que nous sommes là pour défendre ; cela fait partie des rôles du Pjb. Etant donné que nous représentons la jeunesse, nous sommes prêts à nous battre pour elle, parce que nous n’allons pas accepter qu’elle soit marginalisée.
HA : Quelles sont donc vos actions faites et/ou futures sur la question du harcèlement sexuel et violences basées sur le genre au Bénin?
A.A : Le harcèlement sexuel est un mal qui gangrène notre société et qui crée beaucoup de problèmes qui handicapent le développement des pays. C’est donc un fait assez grave. Le Pjb étant une institution émanent de l’Assemblée nationale, a pris des dispositions depuis la 2ème mandature pour renforcer les dispositifs législatifs qui ont été mis sur pied par l’Assemblée nationale afin que ce « fléau » soit vraiment banni des sociétés de type moderne que nous avons.
Le Pjb s’est donc inscrit dans la même perspective que l’Assemblée nationale et le gouvernement, s’agissant de ces lois coercitives qui consistent à sanctionner ou à réprimer les auteurs de ces actes avec la dernière rigueur. Ainsi, après avoir été informé du projet de loi, nous avions apporté notre contribution. Parce que, si la femme n’est pas épanouie, il n’y aura pas de développement. C’est la femme qui fait le développement, elle est le levier ou le socle du développement.
HA : Parlez-nous des projets de la 3ème mandature du parlement des jeunes du Bénin
A.A : Pour le moment, nous sommes en train d’asseoir nos bases législatives vu que nous avons été installés il y a quelques mois. Toutefois, je crois qu’à l’avenir, nous ferons plusieurs propositions de loi sur la question liée au harcèlement sexuel et faire également le suivi au niveau des séniors afin que ces dispositions soient prisent.
Nous voulons également poursuivre la dynamique qui a été amorcée à partir de la 2ème mandature. Et il y avait déjà une proposition de loi sur le stage professionnel en République du Bénin qui a été initiée, mais qui n’a pas abouti. Donc nous, nous allons faire le suivi, faire des amendements et renvoyer cela au niveau de Parlement sénior pour l’examen et adoption.
En dehors de cela, nous avons la proposition de loi qui concerne les marchés publics, l’environnement, l’écologie. Aussi des questions cruciales telles que la justice au Bénin, le volet social, le travail, et autres projets en cours. N’oublions pas aussi la paix, s’agissant des questions d’éthique, d’éducation, des projets en cours pour l’épanouissement de notre jeunesse.