L’évocation de son patronyme se rallie, à première idée, à celle de son père Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin et ancien bâtonnier dont l’imminence n’est plus à prouver. Nadine Dossou Sakponou fait partie de l’une de ces femmes dans la société qui ont tissé de nouvelles cordes à partir de l’ancienne.
Par Gloria R. Dossou
Née en France en 1969 pendant que ses parents résidaient encore à Paris, son séjour serait premièrement de courte durée. Elle vient pour la première fois au Bénin et précisément à Cotonou en 1971 dès l’âge de 2 ans avec sa mère, avant de repartir en France où elle vécut une grande partie de sa vie. Toutefois, le nationalisme exacerbé et l’attachement à la culture africaine de son père, lui ont permis de démarrer ses premiers pas à l’école au Bénin puis en Côte d’Ivoire.
Mais c’est en estimant que sa fille parlait très mal le français que Nadine Dossou fut envoyée en France pour continuer ses études. Sa détermination et son courage à atteindre ses objectifs lui ont valu un parcours universitaire élogieux. Notamment, titulaire d’un D.E.A. Etudes africaines Option Droit des Affaires OHADA (Université Paris I Sorbonne, 2000) ; d’un D.E.S.S. Juriste d’Affaires Spécialisation : Droit des Affaires, Droit Bancaire & Fiscalité des Entreprises (Université Paris V – René Descartes, 1999) ; et titulaire d’une Maîtrise en Droit des Affaires (Université Paris I Sorbonne, 1998). Elle exerca près d’une dizaine d’années la profession d’Avocat au Barreau de Paris, le plus prestigieux Barreau de France.
Mais malgré sa fierté de marcher dans les couloirs du Palais de Paris, son désir a toujours été de rentrer au Bénin. Car pour elle « un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres ». « Je suis béninoise et fière de l’être…Je suis revenue sans regret au Bénin parce que je suis persuadée que le Bénin a besoin de compétences. Je suis revenue parce que c’est mon pays. Malgré les inconforts, je reste et demeure béninoise.» précise-t-elle.
Femme battante, pleine d’énergie et pétillante de vie, Nadine Dossou Sakponou pense que la vie incarne tout simplement la beauté. Son leitmotiv, « tant que j’aurai la vie, le mot échec n’existe pas dans mon vocabulaire ». Spécialiste du droit maritime et droit des affaires, elle officie la fonction d’avocat au barreau du Bénin depuis le 16 mai 2008, date à laquelle elle prête serment au Palais de Justice de Cotonou. L’ancienne avocate au Barreau de Paris, diplômée de l’Ecole de Formation des Barreaux de la Cour d’Appel de Paris en 2001 se charge aussi du Cabinet Robert Dossou, le cabinet de son père depuis mai 2008. Cependant, bien qu’elle ait suivi les traces de son père, la profession d’Avocat n’a pas été pourtant sa motivation première. Elle trouve le métier comme un « voleur de temps », à voir comment travaillait son père. Mais elle fut par la suite séduite et décida d’exercer la profession après avoir lu un ouvrage de maître Floriot intitulé « Les erreurs judiciaires ». Elle y découvrit tout de suite le désir de défendre le droit pour assurer et défendre les intérêts de l’être humain.
Spécialisée dans le droit Ohada, Nadine Dossou Sakponou découvre également une passion pour la cause de la gent féminine. A cet effet, elle est aujourd’hui présidente de l’Association des femmes avocates au barreau du Bénin. Une association qui se met au service des femmes et enfants indigents qui ne peuvent pas payer d’avocats mais qui sont victimes de violences de tout genre.
Nadine Dossou est par ailleurs ancien expert auprès de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) sur les TIC, formateur d’Avocats sans frontière, ancienne présidente de l association des parents d’élèves de l’école française EFE Montaigne et membre de la chambre de commerce internationale de Paris. Des différentes casquettes qui ne l’ont pas empêché de concilier la responsabilité d’avocate, de femme au foyer et de mère.