Originaire de la province de Kwango dans la ville Bandundu, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga est un homme politique congolais né le 7 août 1942, à Kasongo Dinga, une localité de la République démocratique du Congo. Mboso signifie « le bienfaiteur » et « N’kodia Pwanga » qui traduit « l’homme qui taille dans le roc », patronyme qu’il a hérité de son grand-père. Un homme qui a combattu les colons dans le Kwango, province dans l’ouest de la RD Congo à l’époque coloniale.
Par Gloria R. Dossou
Christophe Mboso a étudié à l’université de la ville de Lubumbashi en 1972, où il obtient son diplôme en sciences politiques et administratives. Il fut aussi enseignant au Centre interdisciplinaire pour le développement et l’éducation permanente (Cidep), avant d’en prendre la direction. En 1977, son désir de faire la politique lui a valu une élection en tant que commissaire politique du Mouvement populaire de la révolution (Mpr), parti unique de Mobutu Sese Seko.
Christophe Mboso N’kodia Pwanga a commencé sa carrière politique sous l’ancien président du Zaïre, Mobutu Sese Seko. Membre du comité directeur du Mpr, il est élu député national du Kwango, dans l’ex-province du Bandundu, entre 1977 et 1990. A ce titre, il a été membre de plusieurs commissions parlementaires. Homme politique et personnalité impliquée dans la vie et la gestion de son pays, il est sans doute l’un des principaux bénéficiaires du divorce entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur au sommet de l’État, Joseph Kabila.
En 1990, à la faveur de la démocratisation, il crée avec Joseph Ileo le Parti démocrate et social chrétien (Pdsc). Informé d’une telle initiative, Mobutu le rappelle et le fait ministre à plusieurs reprises entre 1990 et 1997, année de chute de Mobutu. Il s’est notamment vu confier les portefeuilles des mines, de l’énergie, des affaires foncières ou encore de l’agriculture.
Après un court exil de trois mois entre la Tunisie, la Côte d’Ivoire et la Belgique, après la chute de Mobutu, Mboso fait son retour en politique en 1998, avec la création de la Convention pour la République et la démocratie (Crd). Dans le but de surpasser ses compétences, il choisit de suivre en 2000 une formation en sciences politiques appliquées et institutions belges et européennes, ainsi qu’un cursus sur les droits humains. Ambitieux, Christophe Mboso est élu sénateur au sein du Parlement de transition entre 2003 et 2006. Il faisait partie à cette époque des 33 candidats définitifs à l’élection présidentielle de 2006 remportée par Joseph Kabila, et engageant 78 983 voix au premier tour du scrutin.
À 78 ans, l’homme de Kwango, Christophe Mboso ne s’imaginait sans doute tutoyer les sommets du pouvoir. Après avoir été membre du Front commun pour le Congo (Fcc), la coalition de Joseph Kabila, il rejoint Félix Tshisekedi, ou il se voit à la tête du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Une des pages les plus importantes de sa carrière. Le bureau d’âge depuis la chute de Jeanine Mabunda, ne serait alors qu’un tremplin pour lui ou il a joué un rôle déterminant dans la débâcle institutionnelle de la coalition de l’ancien président. Et pour cause, l’homme est loin d’être un novice de la scène politique kinoise.
Au cours de son mandat de président du bureau d’âge, Christophe Mboso N’kodia Pwanga a gagné la confiance totale de Félix Tshisekedi. Ce qui lui a permis de négocier la présidence du bureau définitif après avoir exercé les fonctions fondamentales de la législature jusqu’à l’installation du nouveau bureau définitif.
En séance plénière ou dans les médias, Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, a la langue acérée et n’hésite pas à recadrer ses adversaires. Après la destitution de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, il n’a pas hésité à le tancer, l’accusant d’avoir fait preuve d’un orgueil « inutile » en refusant de se présenter devant les députés pour répondre aux accusations portées à son encontre. Ses collaborateurs le présentent d’ailleurs comme un homme « dévoué, intègre et compétent ». Mais à l’inverse, ses anciens partenaires du Fcc dénoncent son opportunisme et le présentent comme un homme qui a su profiter de la situation politique pour mettre en avant ses propres intérêts.