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[Bonus Sékélé] : Zoom sur Cheick Harouna Sankaré, le maire populaire de Ouenkoro au Mali

Zoom sur Cheick Harouna Sankaré, le maire populaire de Ouenkoro au Mali
Zoom sur Cheick Harouna Sankaré, le maire populaire de Ouenkoro au Mali

C’est l’histoire d’un enfant de la campagne devenu le représentant de sa collectivité. Élu maire de Ouenkoro en 2009, il a été reconduit en 2016. À 41 ans, Cheick Harouna Sankaré a réussi à conquérir le cœur des habitants de sa commune, voire au-delà. Fin stratège ou véritable magnanime ?

Depuis son arrivée à la tête de la commune, il a fait construire quatre châteaux d’eau qui ont tant soit peu soulagé les quelque 23 000 habitants de sa commune. Soucieux de l’avenir des populations de Ouenkoro, il a fait construire 11 écoles communautaires et un centre de santé. Pour la petite histoire, « avant la construction de ce centre, les populations de Ouenkoro allaient au Burkina Faso voisin pour bénéficier des soins. Aujourd’hui c’est plutôt l’inverse qui se fait », affirme Sadou Issou notable de Ouenkoro.

A ces projets, s’ajoute la réalisation d’une zone pastorale multifonctionnelle sur 32 km carré pour un coût estimé à plus de 170 000 000 de francs CFA et la dotation à moto de chacun des 22 chefs de village de sa commune pour leur faciliter le transport vers les services de la mairie. Une recette qui fait succès. Le natif de Togon, commune de Ouenkoro dans le cercle de Bankass région de Mopti est devenu un « homme du peuple ».

Il a fait de la proximité avec ses concitoyens un cheval de bataille. Avec la crise malienne déclenchée en 2012, il s’est trouvé un autre leitmotive : œuvrer pour la paix et la réconciliation. Pour encourager les forces de défense et de sécurité du Mali, il n’a pas hésité d’aller les rendre visite dans la zone de combat. Grâce au Mouvement pour l’Union des Malien (MUM), son mouvement apolitique crée en 2016, il a mené plusieurs campagnes de sensibilisation pour l’édification et la consolidation de la paix, dont une dans le centre du Mali à travers une tournée des huit cercles de la région de Mopti en février dernier.

Salué pour la bonne gouvernance de sa commune, il a reçu le premier « prix de la transparence dans la gouvernance » décerné par l’ONG SNV. Financé par l’ambassade des Pays-Bas ce prix est le fruit d’une enquête de trois mois, menée dans les collectivités des régions de Ségou, Gao, Mopti et Toumbouctou. Objectif, récompenser la commune dans laquelle la gestion est la plus saine possible.

Pour ces détracteurs, toutes ces actions résument ses calculs politiques. Ils en veulent pour preuve sa candidature à la présidentielle de 2018. Lord de sa déclaration de campagne, Cheick Harouna Sankaré déclarait «je suis candidat pour redonner confiance aux Maliens et aux Maliennes, pour bâtir une paix durable, gage d’une cohésion sociale et d’une concorde nationale ».  Avant le scrutin, certains observateurs de la scène politique malienne avançaient que le maire de Ouenkoro est certes populaire, « mais cela ne suffit pas pour remporter une élection présidentielle ».

D’autres pointaient du doigt son manque de diplôme. En effet, Diarra – le lion en bambara – comme l’appellent ses proches n’a connu que l’école coranique qu’il a fréquenté au Mali et au Niger, avant d’aller se perfectionner en Egypte. Lui, se défendait : « nous ne sommes pas des universitaires certes mais nous n’avons aucun complexe car nous avons été formés à la plus prestigieuses des écoles, l’école de la vie ». Sur les 24 candidats en lice, Sankaré était arrivé en 9ème position. De quoi revigorer le jeune maire. S’il est silencieux depuis quelques mois, Diarra pourrait bien refaire surface.

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